Physique de la matière condensée
Antoine Georges, né en 1961 à Paris, a été élève de l'École Polytechnique (1980-1983), puis a rejoint en 1984 le Laboratoire de Physique Théorique de l'École Normale Supérieure, où il a soutenu sa thèse en 1988. Il a été chercheur dans ce laboratoire jusqu'en 2003, en tant que chargé, puis directeur de recherche au CNRS. En 2003, il a crée, au Centre de Physique Théorique de l'École Polytechnique, une équipe de recherche sur la physique des matériaux à fortes corrélations quantiques. Il est professeur à l'École Polytechnique, et y a présidé le Département de Physique de 2006 à 2009. Antoine Georges a été nommé professeur au Collège de France en 2009 (chaire de Physique de la Matière Condensée). Il a effectué de nombreux séjours à l'étranger, de 1989 à 1991 comme postdoctorant à l'Université de Princeton (USA), puis comme chercheur et professeur invité (en particulier aux USA – Kavli Institute for Theoretical Physics, University of California, Santa Barbara ; Rutgers University – et en Suisse – EPFL ; Université de Genève).Recherche – Intérêts scientifiquesAprès un très bref passage par la physique des hautes énergies, les recherches d'Antoine Georges ont porté jusqu'en 1990 sur la physique statistique des systèmes désordonnés. Il a en particulier étudié les processus de diffusion non-Browniens dans les milieux fortement inhomogènes. Depuis 1990, il s'intéresse à la physique des systèmes quantiques fortement corrélés. Ce domaine de recherche concerne une vaste gamme de matériaux : oxydes de métaux de transition (comme les oxydes de cuivre supraconducteurs à « haute température critique » par exemple), composés de terres rares et d'actinides, conducteurs organiques, matériaux nano-structurés comme les points quantiques ou les heterostructures d'oxydes. De plus, ce domaine s'est récemment rapproché de celui de l'optique quantique avec l'étude des atomes ultra-froids, en particulier lorsqu'ils sont piégés dans des réseaux optiques. Antoine Georges est l'un des co-inventeurs de l'approche théorique du « champ moyen dynamique »(Dynamical Mean-Field Theory) qui a permis des avancées dans la compréhension de ces matériaux à fortes corrélations. Il a collaboré avec de nombreuses équipes expérimentales, en France et à l'étranger (en particulier au Laboratoire de Physique d'Orsay, au Laboratoire Matériaux et Phénomènes Quantiques de l'Université Paris 7 et au Laboratoire Kastler-Brossel de l'ENS). Pour plus d'informations, on pourra consulter le site web de l'équipe de recherche.Distinctions– Prix Louis Armand, 1983– Prix Anatole et Suzanne Abragam (Académie des Sciences), 1990– Prix Dargelos, 2004– Condensed Matter Europhysics Prize, 2006 (avec G. Kotliar, W. Metzner et D. Vollhardt)– Médaille d'argent du CNRS, 2007